Covid-19 (Coronavirus-2019nCoV) et crise sanitaire

Libération - Castex prépare les esprits à l’après-reconfinement

Novembre 2020, par Info santé sécu social

Par Lilian Alemagna — 18 novembre 2020

Devant la commission d’enquête de l’Assemblée sur la gestion de la crise de l’épidémie de Covid-19 mardi, le Premier ministre a prévenu que si fin du confinement il y avait en décembre, ce ne serait pas un retour à la normale

Prêt à remettre son costume du printemps. Mardi, devant la commission d’enquête de l’Assemblée nationale sur la gestion de la crise du Covid-19, Jean Castex a repris ses habits et ses réflexes de « M. Déconfinement » mardi soir. La deuxième vague épidémique est encore en cours et les services de réanimation encore saturés mais le Premier ministre, l’air de rien, a commencé à esquisser la sortie du « nouveau confinement » avant un conseil de défense, ce mercredi. Toujours fixé sur la date du 1er décembre pour autoriser, en fonction de la situation épidémique, certaines réouvertures (cérémonies religieuses, petits commerces…), le chef du gouvernement a précisé que la « phase suivante » qui s’amorce, « ne sera pas » non plus « un retour à l’anté-confinement ». « C’est-à-dire qu’il y aura des dispositions de freinage qui perdureront », a-t-il expliqué, évoquant notamment les établissements recevant du public. Emmanuel Macron, lui, devrait s’exprimer la semaine prochaine sur ce déconfinement par étapes.

Chargé au printemps par Emmanuel Macron et son prédécesseur à Matignon, Edouard Philippe, de gérer le premier déconfinement, Jean Castex a admis mardi soir que cette étape avait été peut-être un peu trop rapide. « Peut-être effectivement que nous avons déconfiné un peu trop, a-t-il dit. Peut-être aussi que le peuple français a cru que cette épidémie était derrière nous, et que les gestes barrières n’ont pas été respectés avec suffisamment de zèle. » Peut-être aussi que l’Elysée a voulu y aller trop vite : à l’époque, Matignon et le ministère de la Santé avaient fixé un seuil de contamination pour passer au déconfinement. Le choix avait été fait, pour éviter un « effondrement » de l’économie, de ne pas attendre ce seuil malgré une première étape de déconfinement où les déplacements avaient été limités à 100 kilomètres autour du domicile pour éviter de grands mouvements de population pour les ponts du mois de mai.

« L’idée est que nous gérions plus dans la durée », a ajouté Castex devant les députés mardi. Ce que souhaite le gouvernement, c’est « éviter le stop and go », soit l’alternance de périodes de confinement et de déconfinement. Mieux appréhender et anticiper les vagues épidémiques d’ici la découverte et la distribution à grande échelle d’un vaccin qui ne devrait pas arriver avant la fin du premier semestre 2021. Le Premier ministre mise d’ailleurs, pour cela, sur un accroissement de « la politique de tests, […] rendu possible par l’arrivée de la nouvelle génération de tests antigéniques ». Il s’interroge à rendre obligatoire, « sous le contrôle du juge constitutionnel », des mesures d’isolement pour les malades. « Je ne suis pas rétif à ce que cette question soit sur la table », a-t-il lancé.

Lilian Alemagna