Covid-19 (Coronavirus-2019nCoV) et crise sanitaire

Le Monde - Covid-19 : un premier cas confirmé en France du variant du SARS-CoV-2 observé au Royaume-Uni

Décembre 2020, par Info santé sécu social

L’homme contaminé, un Français arrivé de Londres le 19 décembre, est asymptomatique et a été isolé à son domicile.

Publié le 26/12/2020

Un premier /cas de contamination par le variant du SARS-CoV-2 observé au Royaume-Uni a été détecté en France vendredi 25 décembre, à l’avant-veille du lancement, dans l’Hexagone, de la campagne de vaccination contre le virus.

La présence de ce variant a été confirmée à Tours, chez un Français résidant habituellement au Royaume-Uni. L’homme est asymptomatique et a été isolé à son domicile, a fait savoir le ministère de la santé, qui a annoncé ce premier cas.

L’homme était arrivé « de Londres le 19 décembre », il a été « pris en charge au CHU » deux jours plus tard, et « détecté positif au coronavirus ». Les médecins suspectant qu’il soit atteint du variant du SARS-CoV-2, un « séquençage » du virus porté par ce malade avait été demandé au Centre national de référence (CNR) des virus des infections respiratoires. Ce dernier a confirmé vendredi l’infection au variant VUI-202012/01, qui pourrait être plus contagieux.

Plusieurs prélèvements « en cours de séquençage »

« Les autorités sanitaires ont procédé au “contact tracing” [traçage des contacts] des professionnels de santé ayant pris en charge le patient et à la recherche de ses personnes contacts à risque, pour procéder à leur mise en isolement strict », précise le ministère dans le communiqué. Outre ce cas, « à ce jour, plusieurs prélèvements positifs pouvant faire évoquer le variant [VUI-202012/01] sont en cours de séquençage par les laboratoires du CNR ».

Par ailleurs, une procédure a également été mise en place pour les personnes au retour d’Afrique du Sud, « où un autre variant du SARS-CoV-2 circule actuellement de façon active », rappelle le ministère. Mi-novembre, le variant « 501.V2 » représentait 90 % des génomes séquencés par les scientifiques sud-africains.

Comme d’autres pays européens, la France craignait depuis plusieurs jours la présence du variant du SARS-CoV-2 observé au Royaume-Uni à l’intérieur de ses frontières, malgré le reconfinement d’une partie de l’Angleterre, ainsi que la suspension, par précaution, du trafic transmanche, puis l’instauration de tests obligatoires pour rentrer en France.

A l’étranger, un cas similaire a été signalé en Allemagne, chez une femme arrivée en avion de Londres, et au Liban, également sur un passager londonien.

La campagne de vaccination sera lancée dimanche
Selon plusieurs études présentées aux Royaume-Uni, le nouveau variant du coronavirus est plus contagieux que la souche d’origine. L’une d’elles, mise en ligne jeudi, estime que cette contagiosité est supérieure de « 50 % à 74 % » et que cela pourrait avoir des conséquences sur le nombre de décès et d’hospitalisations liées au Covid-19 outre-Manche. Mais rien ne démontre à ce stade que ce variant entraîne des formes plus graves.

Détecté pour la première fois en septembre en Grande-Bretagne, ce variant présente 23 modifications génétiques au total. L’une en particulier se situe au niveau de la protéine spike (« spicule ») du coronavirus, une pointe à sa surface qui lui permet de s’attacher aux cellules humaines pour les pénétrer, jouant donc un rôle-clé dans l’infection virale.

Les chercheurs de la London School of Hygiene and Tropical Medicine (LSHTM), auteurs de l’étude publiée jeudi, ont précisé qu’ils n’avaient « pas pour le moment trouvé d’éléments indiquant que les individus qui contractent le nouveau variant présentent un risque accru d’hospitalisation ou de décès ». Mais même à risque constant, la probable « forte augmentation » du nombre de cas provoquée par cette mutation pourrait avoir d’importantes conséquences sur le bilan de l’épidémie de Covid-19, estiment-ils.

Une meilleure résistance de ce variant aux vaccins, qui ont commencé à être distribués aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, représenterait un scénario catastrophe. Mais ce n’est pas l’hypothèse la plus probable aux yeux des scientifiques. « Pour le moment, il n’existe aucune preuve suggérant que ce vaccin ne soit pas efficace contre la nouvelle variante », avait déclaré lundi Emer Cooke, la directrice générale de l’Agence européenne des médicaments, en donnant le feu vert au produit développé par Pfizer-BioNTech.

La campagne de vaccination doit débuter dimanche dans l’Hexagone, à Sevran (Seine-Saint-Denis) et à Dijon, auprès de personnes âgées volontaires. Les premières doses du vaccin développé par l’américain Pfizer et l’allemand BioNTech ont été acheminées samedi matin peu avant 7 heures à la pharmacie centrale des Hôpitaux de Paris, en banlieue parisienne.