Covid-19 (Coronavirus-2019nCoV) et crise sanitaire

Huff-post - À quoi ressemblera l’épidémie de Covid-19 en 2021 en France ?

Janvier 2021, par Info santé sécu social

La pandémie de coronavirus a déferlé sur le monde entier en 2020 par vagues successives, qui devraient se prolonger cette année. Mais l’arrivée des vaccins pourrait changer la donne.

Par Grégory Rozières

SCIENCE - Il est toujours délicat d’imaginer à quoi ressemblera le futur. Il l’est encore plus quand le monde est touché par une pandémie fulgurante et changeante. Qui aurait pu prévoir, le 1er janvier 2020, les vagues à répétition du coronavirus ? Les morts par dizaines de milliers ? Les confinements ? Le développement de vaccins en moins d’un an ?

Dans ces conditions, n’est-ce pas futile, un 1er janvier, de conjecturer sur l’évolution de l’épidémie de Covid-19 en 2021 ? La plupart des scénarios supposés ont un grand risque d’être démentis dans les mois, voire les semaines à venir.

C’est pourtant un exercice essentiel. Interroger le futur, c’est surtout mettre en perspective ce que l’on sait du présent. Rappeler le consensus scientifique, mais également nos incertitudes. Se remémorer les erreurs passées, tout en cherchant des moyens de ne pas les répéter. Anticiper, ce n’est pas prédire, mais plutôt construire des futurs à partir de ce que l’on sait aujourd’hui, puis se demander comment s’en rapprocher ou, au contraire, s’en éloigner le plus possible.

Le HuffPost s’est prêté à l’exercice, en se basant sur les faits scientifiques accumulés en 2020 et avec l’aide de plusieurs chercheurs qui suivent l’épidémie de Covid-19 depuis ses débuts.

Un mois de janvier décisif
Les premières semaines de 2021, pourtant si proches, sont remplies d’incertitudes. Avant même la question des vaccins, qui ne changera pas grand-chose en janvier, la question est surtout de savoir quelle va être l’évolution de la pandémie alors que l’hiver s’abat sur l’hémisphère nord, que les fêtes de fin d’année planent telle une épée de Damoclès et qu’une souche mutante a décidé, fin décembre, de venir ternir une année 2020 décidément loin d’être réjouissante.

Si l’on sait que le coronavirus peut exploser en plein été, le rôle de la météo (plus d’informations dans notre article dédié) dans la dynamique de l’épidémie est de plus en plus reconnu par la communauté scientifique. Le mystère reste entier sur sa cause réelle, entre impact du froid sur le virus ou sur nos comportements.

On s’en doutait dès le début - vu le fonctionnement des autres coronavirus - et les derniers mois de 2020 ont donné une observation on ne peut plus concrète : les secondes vagues quasi simultanées dans toute l’Europe et en Amérique du Nord en septembre sont assez éloquentes et font craindre un début d’année 2021 alarmant.

Car si les températures ont chuté tout au long des derniers mois, l’hiver n’a commencé qu’aux derniers jours de 2020. L’épidémie de grippe classique, virus saisonnier par excellence, démarre en général fin décembre ou début janvier. Surtout, la France, comme le reste de l’Europe, débute 2021 avec une situation épidémique loin d’être réglée.

Noël au balcon, janvier en réanimation ?

Certes, les mesures d’octobre ont permis de juguler la seconde vague, mais le niveau de contamination reste élevé et ne baisse plus depuis la fin du mois de novembre. “L’hiver va durer jusqu’en mars, il faut se préparer à ce que ce soit difficile”, met en garde l’épidémiologiste Dominique Costagliola, directrice de recherche à l’Inserm. “L’équilibre est fragile et il suffirait de peu de choses pour que ça reparte, par exemple l’augmentation des contacts à Noël”.

C’est en effet la seconde grande interrogation de ce début d’année : quel sera l’impact sur l’épidémie des fêtes de Noël et du réveillon du Nouvel an ? Pas besoin d’avoir un doctorat en épidémiologie pour comprendre que théoriquement, une réunion de famille avec une ou plusieurs dizaines de personnes partageant un repas pendant toute une soirée dans une même pièce, qui plus est fermée du fait des températures hivernales, est un terrain de jeu parfait pour le coronavirus. Surtout pour les Français, qui ont eu le droit à l’un des Noël les plus souples d’Europe.

Mais comme pour Thanksgiving en Amérique du Nord, l’impact réel des fêtes de fin d’année ne sera clair qu’à la fin du mois de janvier. Le temps que les contaminés du réveillon incubent, tombent malade, puis se retrouvent pour certains en réanimation, voire décèdent.

Mutation mystérieuse

De nombreuses mutations modifient régulièrement le génome du coronavirus.
Derrière ce tableau s’est glissée à la dernière minute une nouvelle inconnue. Fin décembre, le monde entier s’est retrouvé les yeux rivés sur un énième rebondissement de l’épidémie : un variant cumulant 17 mutations (plus d’informations dans notre article dédié) semble s’imposer au Royaume-Uni face aux autres versions du Sars-Cov2. À tel point qu’une grande partie de l’Europe a fermé ses frontières avec l’île, avant de les rouvrir, par précaution.

Du point de vue de la science, l’impact de cette souche est loin d’être clair. Pour autant, de nombreux spécialistes des mutations (banales et inoffensives dans la majorité des cas) craignent que ce variant soit plus contaminant, d’une manière ou d’une autre. Les chercheurs redoublent d’efforts pour analyser en temps réel la situation.

Le mois de janvier pourrait permettre de faire en partie la lumière sur ces éléments, expliquait fin décembre sur Twitter le directeur de l’Institut de santé globale de Genève, Antoine Flahault. “Si dans 15 jours les cas retombent ou restent en plateau malgré Noël, alors il faudra se poser la question du rôle des écoles plutôt que l’hypothétique rôle de mutations du virus sur l’origine du rebond de la deuxième vague en Europe”, explique-t-il.

Par contre, si l’épidémie redémarre, “alors les hypothèses privilégieront le rôle de l’hiver, celui des réunions familiales et amicales des fêtes de fin d’année, et peut-être celui des récentes mutations”, détaille le professeur, rappelant qu’il faut faire attention à ne pas donner trop d’importance à l’impact d’une nouvelle souche dont on ne sait pas grand-chose.

De février à juin, temporiser et s’adapter
Quelle que soit l’évolution de l’épidémie en janvier, il sera nécessaire dans les premiers mois de l’année de tenter d’endiguer la transmission du coronavirus via diverses mesures. Car même si les vaccins répondent finalement à tous nos espoirs, même si la campagne se passe parfaitement bien, cela prendra du temps de protéger la population. Et nous sommes encore très loin de l’immunité collective.

“Selon nos dernières projections du 15 décembre, nous sommes en dessous des 10% de personnes immunisées en France à la fin de l’année 2020, à condition que l’immunité dure plus d’un an, ce qui n’est pas sûr”, met en garde Samuel Alizon, directeur de Recherche au CNRS, spécialiste de la modélisation des maladies infectieuses. Du côté de l’Institut Pasteur, les modèles estiment qu’environ 11% de la population française a été contaminée par le coronavirus depuis le début de la pandémie.

Ce qui est très loin du seuil à atteindre pour que le virus arrête de circuler sur le territoire. Si le taux de reproduction théorique est de 3 (le fameux R0, le nombre de personnes infectées en moyenne par un individu malade), il faut que 66% de la population soit immunisée pour que l’épidémie s’éteigne d’elle-même. “Même pour les modèles les plus optimistes qui tablent sur 40%, on en est loin”, rappelle Samuel Alizon.

Si le vaccin bloque effectivement la transmission, chaque personne vaccinée nous rapprochera de l’immunité collective. Mais en attendant, seuls nos changements de comportements et des mesures efficaces pourront empêcher l’émergence d’énièmes vagues pendant le premier trimestre 2021.

Des mesures à adapter
Mais que faire de plus que ces derniers mois, si ce n’est confiner, encore et encore, plus ou moins partiellement, dès que les hôpitaux se remplissent ? “On peut notamment imaginer une meilleure gestion sur l’aération des bâtiments, surtout que la France a deux mois de retards sur ce sujet vis-à-vis d’autres pays comme l’Allemagne”, estime Samuel Alizon. “Sur le suivi, le traçage et les politiques d’isolement, il y a également encore beaucoup de choses floues. Et simplement tester à grande échelle n’est pas suffisant, comme on l’a vu avec l’échec du dépistage massif en Slovaquie, mal suivi”.

“Le seul levier que nous n’avons pas vraiment bien utilisé jusque-là, à mon avis, c’est d’améliorer l’isolement”, note de son côté Dominique Costagliola. L’isolement forcé, un temps envisagé par le gouvernement, n’est pas ce qu’elle préconise. Il faut dire que le remède pourrait être pire que le mal (plus de détails dans notre article dédié).

L’épidémiologiste estime qu’il faudrait dans un premier temps s’assurer que les individus symptomatiques soient diagnostiqués beaucoup plus rapidement. “En cas de test positif, il faut que l’on discute réellement avec les personnes pour savoir, au vu de leur contexte socioéconomique, quelles mesures sont possibles pour éviter qu’ils ne disséminent l’épidémie”, recommande-t-elle. “Et pour ceux qui ne peuvent pas être enfermés pour diverses raisons, à ces gens il faut proposer des manières alternatives de réduire le risque.”

Réduire le risque plus que les contacts
Réduire le risque, c’est également ce que préconise le sociologue Xavier Briffault, chargé de recherche CNRS et spécialiste de l’épistémologie de la santé. “Depuis le début de l’épidémie, on a ciblé quasi exclusivement une réduction du nombre de contacts pour contrôler le R, le taux de reproduction du virus. C’est la cible facile et c’est efficace, mais c’est contraignant, cela oblige une logique de stop and go, de confinement et de déconfinement”, déplore-t-il.

“Il faut essayer de diminuer la probabilité d’être contaminé. On a commencé avec les masques et la gestion des distances, mais il faut aller encore plus loin”, estime Xavier Briffaut. Cela implique, pour le sociologue, de réinventer la communication sanitaire du gouvernement. Tout un programme difficile à résumer, mais qui peut prendre la forme d’une comparaison bien connue : la ceinture de sécurité en voiture.

“Si AntiCovid était une application de sécurité routière, elle attendrait que votre trajet soit fini pour vous dire ‘vous avez roulé 200 km sans ceinture de sécurité, merci de vous rendre à l’hôpital’. Alors qu’aujourd’hui, une voiture bip si vous n’avez pas votre ceinture”, détaille-t-il.

“L’application devrait rappeler la nécessité du masque par exemple, et notamment quand une personne est dans une situation à risque. Avec la géolocalisation, on peut détecter si l’on est dans une situation à risque, comme un restaurant, qui plus est si l’on est dans une zone où l’on sait que le virus circule beaucoup”. En résumé, faire de l’intervention contextuelle, et pas simplement à postériori, une fois que le mal est fait.

Réussir la campagne de vaccination

En dehors du hasard et de la météo, ce sont nos comportements, individuels et collectifs, qui écriront l’histoire du coronavirus en ce début d’année. Mais à l’inverse de 2020, un nouvel élément, décisif, pourrait changer radicalement la suite : la vaccination.

Après une gigantesque course dans laquelle se sont lancés des dizaines de laboratoires, deux vaccins devraient être déployés dès le début de l’année 2021, ceux de Pfizer/Biontech et Moderna. Les données des essais cliniques sont encourageantes. L’efficacité est très importante et s’il existe des effets secondaires légers relativement fréquents, aucun de dangereux n’a été signalé. Une bonne nouvelle, peut-être l’une des seules sur le plan sanitaire en 2020.

Mais il ne faut pas croire que la partie est gagnée. Car une fois les vaccins présents, le marathon ne fait en réalité que commencer (plus de détails dans cet article). Dans les premiers mois, alors que des millions de personnes, les plus à risque, sont censés se faire vacciner, il faudra s’assurer que la chaîne logistique fonctionne, ou encore que la production suive et que les doses promises soient bien livrées en temps et en heure.

Le reste de l’année suspendue au vaccin

Même si le plan de vaccination français suit son cours, reste à voir quels en seront les effets. D’abord, il faudra s’assurer, grâce à un suivi à grande échelle de l’ensemble des vaccinés, de la sûreté absolue de ces vaccins (plus d’informations dans notre article dédié). Car si les essais de phase 3 permettent de dire que la balance bénéfice-risque est au beau fixe, il reste possible que des effets secondaires extrêmement rares existent. Une telle hypothèse pourrait entraîner un arrêt de la campagne de vaccination.

Imaginons encore une fois que tout se passe au mieux ici, il reste toujours des défis et des incertitudes. D’abord, quel est le réel effet de ces vaccins ? Les essais cliniques montrent qu’une injection empêche de tomber malade. Mais ils ne disent rien de la transmission. “Les données montrent une prévention des formes symptomatiques, mais on ne sait pas si cela prévient de l’infection tout court, car les participants des essais cliniques ne sont pas dépistés toutes les semaines”, rappelle Dominique Costagliola.

En clair, il y a une possibilité qu’une personne vaccinée contamine d’autres individus en étant asymptomatique. “Auquel cas, le vaccin aura un effet limité sur la propagation de l’épidémie”, explique Samuel Alizon. Et se dire que protéger les personnes à risque est suffisant n’est pas non plus une bonne logique, selon le chercheur : “En effet, laisser une épidémie majeure se propager même dans une frange de la population moins à risque (les moins de 50 ans) conduirait probablement à plusieurs milliers de décès et un engorgement des services hospitaliers.”

Cela ne veut pas dire que la partie serait perdue, mais qu’il faudra attendre d’autres vaccins (par exemple administrés par voie nasale) pour atteindre l’immunité collective.

Immunisés, mais jusqu’à quand ?
Mais admettons encore une fois que tout aille pour le mieux dans le meilleur des mondes. Il y a encore une autre inconnue importante autour de ces vaccins : la durée de l’immunité. Pour le moment, on sait que le vaccin protège au moins trois mois, soit depuis le début des essais cliniques de phase 3. Pour le reste, les chercheurs sont dans le flou. Avec les premières vaccinations, “on va en partie régler l’aspect d’embolisation de l’hôpital, mais le bénéfice sur la réduction de la circulation du virus va dépendre de la durabilité du vaccin”, estime Dominique Costagliola.

En effet, si vous devez faire un rappel tous les six mois, le problème de la chaîne de production se retrouve à nouveau sur la table. “Vous pouvez vacciner un certain nombre de personnes par jour, mais si certaines perdent leur immunité et que vous devez les vacciner à nouveau, cela influence la proportion de la population qui peut être immunisée à un instant donné”, résume Samuel Alizon.

Il y a enfin un dernier risque concernant la durée de l’immunité, que l’actualité de décembre a mis sous le feu des projecteurs : qu’une mutation du coronavirus lui permette de faire fi du vaccin. Tous les virus mutent régulièrement et ce n’est, généralement, pas un souci. “Mais le vaccin va agir comme une pression de sélection”, explique Samuel Alizon.

Le cas des papillons anglais est un classique permettant de le comprendre. Ils étaient majoritairement blancs jusqu’au début du XIXe siècle. Certaines mutations pouvaient rendre leurs ailes noires, mais cela n’était pas un avantage : les papillons étaient alors très visibles quand ils se reposaient sur un tronc de bouleau. Mais la pollution engendrée par la révolution industrielle a noirci les troncs. En quelques décennies, les papillons noirs sont devenus majoritaires.

Ce que redoutent à terme les chercheurs, c’est que le vaccin provoque une situation similaire pour le coronavirus. Cela sera évidemment suivi de près par la communauté scientifique. Mais une nouvelle souche résistante aux vaccins pourrait-elle émerger en 2021 ? Rien n’est certain, mais il y a des raisons de douter.

Trevor Bedford, spécialiste de l’évolution des virus, estime que les vaccins risquent de devoir être adaptés “dans les années à venir”. Le biologiste Jesse Bloom explique de son côté au New York Times que “ce processus va avoir lieu sur plusieurs années et va nécessiter l’accumulation de multiples mutations”. Dans de récents travaux, son équipe a ainsi remarqué que les coronavirus classiques évoluent pour échapper à l’immunité acquise après une contamination, mais que cela prend des années.

L’inconnue démocratique
L’évolution de l’épidémie de coronavirus en 2021 dépendra donc de nombreux éléments. Elle dépendra également de la transparence et la pédagogie dont feront preuve les autorités de santé vis-à-vis de la population. Fin décembre, Emmanuel Macron, confiné, s’est inquiété de la “crise d’autorité” qui touche la politique, mais aussi la science et “conduit au complotisme”.

La multiplication des rumeurs et complots autour de la pandémie, illustrée par le succès du documentaire Hold Up, interroge. Jusqu’à quand les citoyens suivront-ils les recommandations si la confiance n’est plus là ? Cette question aura un impact direct sur la stratégie vaccinale.

“La France se distingue par le nombre de personnes réfractaires au vaccin. Comment fait-on adhérer une population à des enjeux nationaux ?”, interroge de son côté Samuel Alizon. “Il y a des virus pour lesquels nous avons des vaccins, mais où la maladie existe encore, par exemple la polio au Pakistan et en Afghanistan, où il y a des résistances fortes à la vaccination”, rappelle de son côté Dominique Costagliola.

Si vous voulez que ça marche, il faut que les gens y adhèrent
Samuel Alizon
Mais ce n’est pas que le vaccin qui est en jeu. “Dans les démocraties qui ont contrôlé l’épidémie, comme certains pays asiatiques ou encore la Nouvelle-Zélande, il y a une adhésion de la population aux mesures. La réponse à la crise se fait au niveau populationnel. Si vous voulez que ça marche, il faut que les gens y adhèrent”, lance Samuel Alizon.

“La suppression de la responsabilité individuelle, avec un protocole rigide, ne colle pas avec la situation réelle”, tance de son côté Xavier Briffault. “Je préférerais un discours centré sur la montée en compétence, la construction d’une confiance dans la capacité des gens à se protéger eux-mêmes”, précise-t-il, rappelant qu’aux débuts de l’épidémie de VIH, des populations ont été stigmatisées alors qu’on a ensuite, en responsabilisant et en informant, “réussi de bonnes choses”.

Ce n’est peut-être pas en 2021 que la France, et plus généralement les pays occidentaux, modifiera en profondeur son rapport à la santé, à la prévention, aux faits et aux controverses scientifiques ainsi qu’à leur communication (plus de détails dans notre article dédié). Mais ce changement doit avoir lieu si l’on veut anticiper les problèmes futurs plus efficacement.

Il est impossible de deviner à quoi ressemblera 2021. Pour autant, la communauté scientifique alertait sur le risque grandissant de pandémie depuis des décennies. Aucun épidémiologiste n’aurait pu prévoir l’émergence du Sars-Cov 2 en Chine, fin décembre 2019. Mais la plupart avaient anticipé qu’une telle chose risquait de se produire. De plus en plus.

Anticiper, ce n’est pas prédire, mais plutôt construire des futurs à partir de ce que l’on sait aujourd’hui, puis se demander comment s’en rapprocher ou, au contraire, s’en éloigner le plus possible. C’est ce que font de nombreux chercheurs en virologie, mais aussi les spécialistes du réchauffement climatique et de la biodiversité. Il serait temps que leurs anticipations soient prises en compte afin d’éviter d’avoir, dans quelques années, à faire face une fois de plus à une réalité impossible à prédire, mais malheureusement anticipable.