Covid-19 (Coronavirus-2019nCoV) et crise sanitaire

France Info : Covid-19 : en Martinique, des soignants "submergés" contraints d’exercer la médecine de guerre

Août 2021, par infosecusanté

France Info : Covid-19 : en Martinique, des soignants "submergés" contraints d’exercer la médecine de guerre

Malgré l’arrivée des renforts venus de métropole mardi, l’hôpital de Fort-de-France est complètement saturé.

Article rédigé par

Faustine Calmel Radio France

Publié le 12/08/2021

"C’est du Covid. Madame, vous avez du diabète ? Vous êtes vaccinée ?" La scène, à quelques détails près, se répète inlassablement depuis plusieurs jours à l’arrivée des ambulances aux urgences de l’hôpital de Fort-de-France.C’est dans cet hôpital, au CHU de Fort-de-France que doivent se rendre jeudi 12 août les ministres de la Santé et des Outre-mers, Olivier Véran et Sébastien Lecornu.

Alors que la Martinique est soumise à un nouveau confinement depuis le mardi 10 août et que des renforts de métropole constitués de soignants volontaires ont rejoint les Antilles le même jour, l’épidémie de Covid-19 continue de flamber.

Tous les médecins s’accordent à le dire, c’est du jamais-vu. L’hôpital est en train de craquer. La tente installée sur le parking du CHU de Fort-de-France est la première étape avant d’entrer dans le bâtiment. Un moyen de gagner un peu d’espace. Ici, il y a des brancards partout, près de cinquante malades, tous Covid.

"Un tri" des patients
Si leur état se dégrade, ils devraient aller en réanimation. Sauf que la place manque, se désole le chef du service, le docteur Cyril Chabatier. "Le bon terme, c’est submergé. À l’heure actuelle, il y a 45 lits de réanimation qui ont été ouverts sur le CHU, plus de 10 lits par l’armée et malgré tout cela il y a près d’une centaine de patients dans les étages qui relèveraient d’un service de réanimation et que nous ne sommes pas en mesure de prendre."

Un "choix", un "tri" des patients, "on en est là", confirme Régine Mengé, cadre de santé. La bascule est faite entre la médecine civile destinée à tout mettre en œuvre pour sauver les patients et la médecine de guerre qui priorise les personnes ayant le plus de chances de survivre.

Quand on lui demande ce qui est le plus dur, elle répond : "Du point de vue humain, c’est maintenant l’âge des patients que l’on a dans les lits. Le plus jeune patient qu’on a eu à prendre en charge avait 19 ans." La semaine dernière, deux hommes, âgés de 31 et 33 ans sont morts du coronavirus en réanimation.