Covid-19 (Coronavirus-2019nCoV) et crise sanitaire

Le Monde.fr : Covid-19 : des renforts de soignants et un pont aérien pour soulager les hôpitaux saturés à la Guadeloupe et à la Martinique

Août 2021, par infosecusanté

Le Monde.fr : Covid-19 : des renforts de soignants et un pont aérien pour soulager les hôpitaux saturés à la Guadeloupe et à la Martinique

Des personnels de métropole arriveront vendredi pour soulager les hôpitaux antillais, d’où une dizaine de malades devraient être évacués vers la métropole.

Le Monde avec AFP

Publié le 20/08/2021

L’épidémie ne faiblit pas aux Antilles. De nouveaux renforts de soignants vont être envoyés, vendredi 20 août, à la Guadeloupe et à la Martinique, d’où une dizaine de malades devraient être évacués vers la métropole dans les prochains jours, a annoncé mercredi 18 août le ministère de la santé à l’Agence France-Presse (AFP).

Plus de 300 professionnels de santé s’envolent vendredi pour les Antilles
Plus de 300 professionnels de santé vont s’envoler de l’aéroport parisien d’Orly vendredi après-midi à destination de la Martinique et de la Guadeloupe, dont les hôpitaux sont saturés par les cas de Covid-19. Les soignants viendront « en soutien » des équipes « déjà sur place », selon un communiqué du ministère de la santé. Ils doivent assurer « la relève » des 240 médecins, infirmiers et aides-soignants arrivés la semaine dernière.

Lire notre reportage : à la Martinique, le confinement se durcit pour contenir une flambée épidémique
Au Centre hospitalier universitaire de Guadeloupe, 40 % des lits sont désormais occupés par des patients Covid-19, et la morgue est saturée, a expliqué mercredi Gérard Cotellon, le directeur général du CHU à l’AFP.

Les 46 lits de réanimation ouverts sont occupés et les urgences enregistrent jusqu’à 80 passages par jour, pour le Covid uniquement. « Tout le monde fait du Covid, même ceux dont la spécialité est loin de ce type de pathologie », a insisté M. Cotellon.

De nouvelles évacuations sanitaires vers la métropole sont « en cours d’organisation pour la fin de semaine ou le tout début de semaine prochaine », afin de désengorger les services de réanimation de Pointe-à-Pitre et Fort-de-France. Le ministère envisage le transfert de huit malades par gros-porteur dans le cadre de l’opération « Hippocampe », ainsi que de trois autres patients en jet Falcon, dont « les dates et îles de départ sont en cours de calage ».

Entre le 9 et le 15 août, la Guadeloupe a enregistré 7 276 nouveaux cas. Côté vaccination, 32 % des Guadeloupéens de plus de 18 ans ont reçu une première injection, quand seulement 20,9 % ont un parcours vaccinal complet.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi Les Antilles submergées par une quatrième vague sans précédent de Covid-19
Toujours plus de 2 000 patients en soins critiques
Le nombre de malades du Covid-19 hospitalisés dans les services de soins critiques est toujours au-dessus des 2 000 patients, selon les données publiées jeudi par les autorités sanitaires. Avec 186 personnes placées en réanimation depuis vingt-quatre heures, les services de soins critiques accueillent jeudi 2 049 patients (2 054 mercredi).

Cet indicateur, scruté de près par les autorités sanitaires, était passé sous 1 000 patients le 7 juillet. Le nombre d’hospitalisations continue aussi d’augmenter, avec 10 392 patients atteints du Covid-19, contre 10 336 mercredi, soit 976 personnes en vingt-quatre heures. Entre mercredi et jeudi, 127 malades du Covid-19 ont perdu la vie dans les hôpitaux français (112 ont été répertoriés mercredi), portant le bilan total à 113 182 morts depuis le début de l’épidémie.

6 millions de tests hebdomadaires en métropole
File d’attente pour un test antigénique devant le centre commercial de Beaugrenelle, à Paris, le 16 août 2021.
File d’attente pour un test antigénique devant le centre commercial de Beaugrenelle, à Paris, le 16 août 2021. BERTRAND GUAY / AFP
Près de 6 millions de tests Covid ont été effectués la semaine dernière en France, un record atteint sous l’effet de l’extension du passe sanitaire, selon les données officielles rendues publiques jeudi. Plus des deux tiers (67,4 %) de ces dépistages ont été réalisés par test antigénique, précise dans son communiqué la direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees).

Entre le 9 et le 15 août, « 5 706 700 tests RT-PCR et antigéniques ont été validés (…), contre 4 194 900 (…) la semaine précédente, soit une augmentation de 1 511 700 tests du SARS-CoV-2 », a détaillé le service statistique des ministères sociaux, qui relève une hausse des tests antigéniques de plus de 57 %, avec 4 millions de tests réalisés en une semaine.

L’extension du passe sanitaire, le 9 août, a fait s’accroître la fréquence des tests de 40 % par rapport au lundi précédent. L’organisme note par ailleurs un second record, sur une journée, avec plus d’un million de tests validés vendredi 13 août. La hausse a été particulièrement forte pour les 25-40 ans, pour lesquels la part des tests a augmenté de 47 %. « Dans une moindre mesure pour les 16-25 ans (+ 35 %) et les 41-65 ans (+ 40 %) », ajoute le service statistique.

Malgré un bug informatique, samedi, qui a perturbé la délivrance des QR codes à la suite des tests antigéniques, la Drees a affirmé que les délais de rendu des tests étaient stables, avec 98 % délivrés en moins de vingt-quatre heures. Tandis que plus de 122 millions de tests ont été effectués entre le 1er mars 2020 et le 15 août 2021, ils deviendront payants à partir de la mi-octobre, sauf prescription médicale.

Des pompiers de Haute-Savoie suspendus pour non-respect de l’obligation vaccinale
« Moins d’une dizaine » de sapeurs-pompiers de Haute-Savoie ont été suspendus depuis lundi en raison de l’application progressive de l’obligation vaccinale, a rapporté à l’AFP le directeur des pompiers du département. Jusqu’au 15 septembre, les pompiers, comme l’ensemble des professionnels de santé concernés, doivent présenter un test de dépistage négatif, s’ils ne sont pas encore vaccinés, pour pouvoir travailler.

Une poignée d’entre eux n’ont pas présenté ce test lundi pour leur prise de poste, ce qui a conduit à leur suspension, avait fait savoir jeudi matin le quotidien régional Le Dauphiné libéré. Pascal Lorteau, le directeur du SDIS de la Haute-Savoie, a confirmé que « moins d’une dizaine » de sapeurs-pompiers, volontaires ou professionnels, ont été suspendus depuis lundi « car ils n’avaient pas produit de résultat négatif » de test.

« Il faut le rapporter à un total de plus 3 500 sapeurs-pompiers » dans le département, insiste M. Lorteau. « Il faut se rendre à l’évidence : vis-à-vis de quelques-uns des agents, même les meilleurs arguments de bon sens ne portent pas », regrette le directeur.

Pour les sapeurs-pompiers professionnels réfractaires au vaccin, cela entraîne une suspension de salaire. Au début d’août, l’un des principaux syndicats de pompiers professionnels français, la FA SPP-PATS, avait annoncé avoir déposé un préavis de grève nationale illimitée pour protester contre l’obligation vaccinale des pompiers.

Le Maroc et l’Algérie placés sur liste rouge
Les voyageurs en provenance du Maroc et d’Algérie non vaccinés devront justifier d’un motif impérieux, présenter un test négatif et s’auto-isoler dix jours à leur arrivée en France, après le placement de ces deux pays sur la liste rouge de la circulation du Covid. L’arrêté du ministère de la solidarité et de la santé établissant ces règles pour ces deux pays ayant des liens étroits avec la France a été publié au Journal officiel de jeudi et entre en vigueur samedi 21 août.

La déclaration d’un motif impérieux devra être soutenue par un justificatif et le test PCR ou antigénique négatif devra avoir moins de quarante-huit heures. Les arrivants vaccinés devront, eux, prouver leur statut vaccinal. Le Maroc fait face à une nouvelle recrudescence de la maladie, qui a poussé les autorités à élargir les mesures de couvre-feu nocturne et restreindre certains déplacements, tandis que l’Algérie est elle aussi confrontée à une vague de contaminations. La Tunisie, en proie à une hausse des contaminations, avait également été placée sur cette liste le 18 juillet.

La France classe les pays d’arrivée en trois catégories selon la gravité de la situation sanitaire, assortissant les arrivées de mesures plus ou moins contraignantes. Les pays sur liste rouge sont ceux où la circulation de l’épidémie est jugée très active.

La vaccination des moins de 12 ans « n’est pas d’actualité »
La vaccination des moins de 12 ans contre le Covid-19 n’est « pas d’actualité », a déclaré jeudi le ministre de l’éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, à l’approche de la rentrée scolaire. « C’est un sujet qui est regardé à l’échelle mondiale. Il est évidemment très important d’avoir du recul sur ces questions. Au moment où je parle, ce n’est pas d’actualité, c’est vraiment les 12-17 ans qui sont concernés », a dit aux médias M. Blanquer, à l’occasion d’un déplacement dans les Hauts-de-Seine.

« Le segment des 12-17 ans [pour la vaccination] a été décidé il y a quelque temps à la lumière d’études scientifiques, et donc, aujourd’hui, c’est vraiment ça notre doctrine de référence », a-t-il ajouté. « Aujourd’hui, l’objectif, c’est d’avoir les plus de 12 ans qui soient vaccinés en France », a poursuivi le ministre.

La rentrée scolaire des élèves en France est prévue jeudi 2 septembre. Des mesures doivent être annoncées. « D’ores et déjà, chacun peut être certain que, un, nous allons ouvrir ; deux, les éléments essentiels que nous connaissons déjà seront présents », a-t-il dit, en évoquant le maintien de l’usage du masque et le respect des gestes barrières. « L’école doit être la plus ouverte possible pour tous les enfants de France », a-t-il insisté.