Covid-19 (Coronavirus-2019nCoV) et crise sanitaire

Le Monde.fr : Variant Omicron : l’OMS craint que les pays riches accumulent les vaccins au détriment des Etats plus pauvres

Décembre 2021, par infosecusanté

Le Monde.fr : Variant Omicron : l’OMS craint que les pays riches accumulent les vaccins au détriment des Etats plus pauvres

« La seule façon de ralentir cette maladie est de faire en sorte que toutes les personnes à risque soient vaccinées », a rappelé une responsable de l’Organisation mondiale de la santé. En Afrique, seuls 7,8 % de la population sont entièrement vaccinés.

Le Monde avec AP et AFP

Publié le 09 décembre 2021

Alors que le variant Omicron du SARS-CoV-2, détecté d’abord en Afrique australe, continue de se propager dans le monde, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a tenu à rappeler à l’ordre les pays développés pour qu’ils n’utilisent pas de manière privilégiée les doses de vaccin au détriment des pays plus pauvres et dont la population est moins vaccinée.

« Il y a un risque que les stocks mondiaux soient une nouvelle fois redirigés vers les pays à haut revenu qui veulent accumuler les vaccins pour protéger leur population jusqu’à l’excès », a mis en garde, jeudi 9 décembre, la docteure Kate O’Brien, responsable de la branche vaccination à l’OMS.

« La seule façon de ralentir cette maladie est de faire en sorte que toutes les personnes à risque soient vaccinées. Nous sommes en train d’oublier cela dans certains pays », a-t-elle martelé, ajoutant qu’une nouvelle frénésie d’achat de vaccins par les pays riches ne ferait que prolonger la pandémie :

« Si nous ne livrons pas de vaccins à tous les pays, d’un point de vue épidémiologique, ça ne marche pas et ça ne marche pas non plus du point de vue de la transmission. »

Pas de certitude scientifique quant à une troisième dose indispensable
Il manque encore des données pour affirmer, après l’apparition du variant Omicron, que des doses de rappel de vaccin contre le Covid-19 sont indispensables pour éviter à celles et ceux déjà vaccinés les formes les plus graves de la maladie.

Pfizer et BioNTech, qui fabriquent l’un des vaccins à ARN messager, ont publié une étude préliminaire, mercredi, affirmant qu’il était plus efficace contre Omicron si l’on administrait trois doses au lieu des deux préconisées pour les autres variants. L’OMS s’est saisie des données de cette étude, a indiqué Mme O’Brien, et il se pourrait « que des doses supplémentaires permettent de mieux protéger contre Omicron », dit-elle, mais « on n’en est encore qu’au tout début ». A l’heure actuelle, l’OMS reconnaît uniquement que le nouveau variant semble avoir un taux de réinfection plus élevé pour les personnes guéries de la maladie ou vaccinées, mais provoque des symptômes moins sévères.

En Afrique, seuls 7,8 % de la population sont entièrement vaccinés
Kate O’Brien a rappelé que le monde commençait seulement à s’attaquer à l’inégalité vaccinale, avec l’accélération des dons des pays riches, à travers notamment le programme Covax, et des livraisons plus fournies à destination des pays où le taux de vaccination de soignants et de personnes vulnérables reste très en deçà de ce qui serait nécessaire.

C’est le cas notamment en Afrique, où seulement 7,8 % de la population sont actuellement entièrement vaccinés contre le Covid-19, selon les données de l’OMS. C’est d’ailleurs sur ce continent que le variant Omicron a provoqué le plus de contaminations. L’Afrique a enregistré plus de 107 000 nouveaux cas de Covid-19 durant la semaine qui s’est achevée le 5 décembre, contre 55 000 la semaine précédente, la part d’Omicron restant à déterminer dans cette augmentation, précise l’OMS-Afrique. En Afrique australe, cette hausse a été en moyenne de 140 %.

Mais, « signe d’espoir », les premières données en provenance d’Afrique du Sud indiquent que le variant « Omicron pourrait causer des formes moins sévères de la maladie », précise l’OMS-Afrique : entre le 14 novembre et le 4 décembre, le taux d’occupation des lits d’hôpital en soins intensifs y était de seulement 6,3 %.