Covid-19 (Coronavirus-2019nCoV) et crise sanitaire

Le Généralite - Covid-19 : Le rappel vaccinal protège fortement contre les formes symptomatiques et sévères, selon la Drees

Janvier 2022, par Info santé sécu social

PAR BÉNÉDICTE GATIN - PUBLIÉ LE 03/01/2022

Alors qu’en France, plus de 24 millions de rappels vaccinaux anti-covid ont déjà été réalisés, une publication de la Drees (Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques) permet d’objectiver l’efficacité de cette dose supplémentaire.

Dans cette optique, le service statistique du ministère de la Santé s’est livré à un appariement entre les bases de données SI-VIC (hospitalisation), SI-DEP (dépistage) et VAC-SI (vaccination) afin d’apporter des informations sur le statut vaccinal des personnes de plus de 20 ans testées positives ou hospitalisées pour Covid-19, en prenant en compte l’ancienneté de la vaccination et l’injection éventuelle d’une dose de rappel.

Les sujets non vaccinés surreprésentés parmi les personnes hospitalisées

Cet exercice montre que « si les nombres de tests et d’hospitalisations à taille de population comparable poursuivent leur augmentation quel que soit le statut vaccinal, les fréquences de tests positifs et d’entrées hospitalières sont toujours bien plus élevées parmi les personnes non vaccinées que parmi les personnes vaccinées sans rappel, et plus encore que parmi celles avec rappel ».

En effet, alors qu’elles ne constituent que 9 % de la population générale, les personnes non vaccinées représentaient, entre le 22 novembre et le 19 décembre 2021, 25 % des personnes symptomatiques testées positives par RT-PCR, 43 % des personnes admises en hospitalisation conventionnelle, 55 % des entrées en soins critiques et 40 % des décès.

L’analyse selon l’ancienneté de la vaccination montre par ailleurs que les personnes vaccinées avec un schéma complet depuis plus de 6 mois (sans rappel) sont plus représentées parmi les tests positifs ou hospitalisations pour Covid-19 (à taille de population comparable) que celles vaccinées plus récemment. En outre, « les personnes ayant reçu une injection de rappel sont bien moins fréquemment testées positives, hospitalisées ou décédées que celles qui n’en ont pas eu ».

Ces statistiques descriptives « ne constituent toutefois pas une mesure de l’efficacité vaccinale stricto sensu puisque les différents groupes de population ne sont pas nécessairement comparables selon d’autres aspects que celui de la vaccination », nuancent les auteurs de la publication. Par exemple, en raison de la stratégie d’ouverture progressive de la campagne, les personnes ayant été vaccinées le plus tôt sont également les personnes les plus âgées, dont le risque face au Covid-19 est le plus élevé.

Le risque d’évènement lié au Covid réduit de 90 % avec le rappel

Afin de limiter ces biais, la Drees a développé des modèles permettant d’estimer – à caractéristiques démographiques équivalentes -, la réduction du risque d’infection ou d’hospitalisation qu’apporte chaque statut vaccinal (une dose récente ou efficace, vaccination complète depuis moins de 3 mois, 3 à 6 mois, plus de 6 mois sans rappel ou plus de 6 mois avec rappel) par rapport à l’absence de vaccin. « Les coefficients estimés ne montrent pas directement un risque d’infection ou d’hospitalisation, mais un risque relatif ou ratio de risque entre les modalités », souligne la Drees.

« Malgré certaines limites inhérentes à cette modélisation », l’analyse des données couvrant la période du 31 mai au 19 décembre 2021 retrouve, comme les résultats précédents, une perte d’efficacité dans le temps du vaccin et confirme la protection supplémentaire apportée par le rappel. Une personne de 40 ans et plus ayant bénéficié d’un schéma complet de vaccination voit en effet sa protection diminuer avec le temps, surtout contre les formes symptomatiques (50 % après 6 mois) et, dans une moindre mesure, contre les hospitalisations et les décès (respectivement autour de 80 % et 90 % ). Cette érosion est plus marquée pour les personnes de 60 à 79 ans. En revanche, la réalisation d’un rappel pour les personnes dont le statut complet remonte à plus de 6 mois permet de remonter la protection à des niveaux très élevés (plus de 90 %) par rapport à une personne non-vaccinée du même âge et ce, quel que soit l’évènement lié au Covid-19 : forme symptomatique, hospitalisation ou décès après hospitalisation.

Ainsi, « la dose de rappel protège fortement contre les formes symptomatiques et sévères du covid-19 », résume la Drees.

Le délai entre primovaccination et rappel raccourci

Dans ce contexte, et compte tenu de la situation épidémiologique, les autorités sanitaires se sont prononcées fin décembre en faveur du raccourcissement du délai entre primovaccination et rappel, porté désormais à 3 mois.