Catastrophés les représentants CGT du milieu hospitalier en Deux-Sèvres, à la veille de la mise en partitions du GHT (Groupement hospitalier de territoires). « Nous en sommes arrivés à une situation telle, que beaucoup de nos collègues rentrent chez eux le soir la boule au ventre, avec le sentiment de ne pas avoir bien fait leur boulot », assène Sandrine Maud’hy, permanente CGT. « Nous nous éloignons toujours plus de tout ce qui est humain, au nom d’économies à réaliser. Aujourd’hui, les sages-femmes en milieu hospitalier se font pourrir la vie si elles n’atteignent pas leurs objectifs. Dans ces services on parle chiffre d’affaires et entreprise », confirme Pascale Berthelot, trésorière CGT Santé. « Dans certains Epahd, les personnes âgées sont couchées dès 17 h 30 parce qu’il n’est plus possible de s’occuper correctement d’elles. Le personnel n’a même plus le temps de leur faire prendre une douche », rebondit sur le sujet l’actuel secrétaire général au CHNDS (Centre hospitalier nord Deux-Sèvres), Alain Fouquet.

Pour tout le personnel présent hier à Niort, cette réforme dite HPST (Hôpital Patients Santé Territoire) lancée en 2009 par la ministre Roselyne Bachelot, qui s’achève avec la mise en place des GHT sous la baguette de Marisol Touraine « cache une diminution sévère de l’offre de soins ». Avec cette GHT, tous les hôpitaux publics, celui du nord Deux-Sèvres, mais aussi ceux de Mauléon et Saint-Maixent-Melle vont devenir des « satellites » rattachés au centre hospitalier de Niort.
Déjà cent cinquante postes (en équivalents temps pleins) ont été supprimés depuis 2015 au CHNDS. La CGT Santé rappelle que Marisol Touraine a annoncé 22.000 suppressions d’emplois dans les trois ans. Pour Sandrine Maud’hy, dans quelques années c’est le centre hospitalier de Niort que l’on « déshabillera au profit de celui de Bordeaux nous dira-t-on ! ».

Propos recueillis par Philippe Engerbeau