La santé au travail. Les accidents de travail et maladies professionnelles

Les Echos - 40% des salariés en arrêt maladie au moins une fois en 2016

Juin 2017, par Info santé sécu social

La moyenne des arrêts maladie est de 14,2 jours, notent Rehalto et BVA dans leur étude annuelle. Ce qui se traduit par un taux d’absentéisme de 3,9% dans les entreprises de plus de 50 salariés.

En France, les arrêts de travail… se portent bien. C’est le principal constat de l’étude consacrée aux arrêts de travail et aux plans d’action santé publiée pour la troisième année consécutive par le cabinet Rehalto, filiale du Groupe SCOR, et l’institut BVA (1).

De fait, 40% des salariés du privé et des entreprises publiques (mais hors Fonction publique qu’elle soit d’Etat ou territoriale) ont été arrêtés au moins une fois au cours de 2016. En moyenne, ils ont accumulé 14,2 jours d’arrêts, ce qui s’est traduit par un taux d’absentéisme de 3,9% dans les entreprises de plus de 50 salariés.

Les auteurs notent aussi la progression constante du taux d’absentéisme depuis la première vague de leur « baromètre » : plus de 0,6 point par rapport à l’enquête de 2015. Un taux moyen qui masque la forte hétérogénéité observée selon les catégories de salariés, avec en tête de liste les seniors (5,7%), les ouvriers (5,8%) et les professionnels du secteur des Transports (6,3%), tandis que les taux les plus faibles concernent les salariés de moins de 30 ans (2,7%) et les cadres (1,6%). « La progression de l’absentéisme est un enjeu important pour les entreprises, qui doit les inviter à comprendre les causes organisationnelles, à analyser les conditions de travail, pour agir et mettre en place des plans d’actions santé et qualité de vie au travail, » écrit le président de Rehalto, Christian Mainguy.

Combien de temps s’arrête-t-on ? L’an passé, les arrêts courts (1 à 3 jours) sont restés majoritaires (39% du total), devant ceux de quatre jours à une semaine (25%). Les arrêts d’une semaine à trois mois ont atteint le niveau de 29 %. Quant aux arrêts dits « longs », c’est-à-dire d’une durée supérieure à trois mois, ils ont représenté 7% des envois à la Sécurité sociale.

Des arrêts pour motifs professionnels

Au-delà des statistiques, l’étude balaie certaines idées reçues. Confrontés à une difficulté justifiant un arrêt maladie, 41% des salariés choisissent en effet de ne pas poser d’arrêts, 31% se rendent malgré tout à leur travail et 10% préfèrent poser un congé (sur ses congés payés ou ses RTT). Interrogés, ils mettent en avant deux explications : ne pas voir leurs revenus baisser et le poids important de leur charge de travail. « Ces données mettent en évidence le sur-présentéisme, source potentielle de dysfonctionnement à terme », soulignent les auteurs.

Autre enseignement : ces nombreux arrêts s’expliquent de plus en plus par des motifs professionnels, comme les tensions liées à l’organisation du travail ou les difficultés liées aux pratiques managériales (27%). Un score qui a progressé de sept points par rapport à la l’enquête publiée en 2016. Citées par un sondé sur quatre, ces difficultés apparues dans l’environnement professionnel recouvrent principalement la charge de travail (60%), l’environnement physique de travail (42%), les mauvaises relations avec la hiérarchie (40%) ainsi que le manque de reconnaissance (40%).

Cette réalité reste pourtant peu ou mal perçue par les directions des ressources humaines (DRH) qui ne sont que 2% à relier ces arrêts à leur cause réelle. Selon elles, ceux-ci trouvent leur origine dans la maladie elle-même (89%), voire dans les difficultés que les salariés rencontrent dans leur vie personnelle (9%).

JEAN-MICHEL GRADT

(1) Cette étude, réalisée auprès de 302 DRH et 1497 salariés par BVA fait chaque année un état des lieux sur les arrêts de travail des salariés au cours de l’année écoulée (taux d’absentéisme, raison et durée des arrêts), de leur impact sur l’entreprise et des actions mises en place pour les prévenir