L’hôpital

Le Parisien - Hôpital : le plan d’Edouard Philippe pour la santé divise

Février 2018, par Info santé sécu social

Daniel Rosenweg 13 février 2018

Le projet de transformation du système de santé présenté ce mardi matin par Edouard Philippe a été plutôt bien reçu, mais ne fait pas l’unanimité.

Le président de la Fédération de l’hospitalisation publique, la FHF, a trouvé le discours « prometteur ». « Les chantiers cités correspondent bien aux points de blocage de notre système et le calendrier resserré garantit qu’on ne renvoie pas les problèmes aux calendes grecques », réagit Frédéric Valletoux.

Le président de la FHF, qui fédère 1 100 hôpitaux publics, est aussi satisfait que le Premier ministre implique la médecine de ville « en la poussant à prendre ses responsabilités pour assurer une vraie permanence des soins et en annonçant qu’il faudra réguler la dépense en soins de ville ».

Seul bémol, pour lui, « la baisse annoncée des tarifs de nos actes est inquiétante. Quelle sera-t-elle ? L’hôpital a un genou à terre, il ne faudrait pas qu’il en ait deux ».

La Fédération des établissements privés à but non lucratif, qui regroupe beaucoup de maisons de retraite, adhère également au orientations présentées par le Premier ministre, mais s’inquiète beaucoup de la baisse de tarifs annoncée. « Nous sommes à l’os, plaide le directeur de la Fehap. Est-ce que le secteur privé à but non lucratif a encore un avenir aux yeux du gouvernement ? », interroge le directeur général de la Fehap, Antoine Perrin. « On a fait 10 % de gain de productivité en cinq ans, on n’en peut plus, il y a urgence à nous soutenir ! » insiste-t-il.

« Nous retenons surtout la volonté du Premier ministre de faire évoluer la tarification pour une meilleure pertinence des soins, c’est une bonne chose, souligne de son côté Jérémy Secher, président du Syndicat des managers publics de santé, le SMPS, lui-même directeur d’hôpital. Il faut sortir de cette logique de concurrence quantitative entre établissements au profit de pratiques qualitatives », résume-t-il.

Premier syndicat de médecins libéraux, la CSMF met en garde : « Cette réforme globale présentée par le Premier ministre, écrit son président, Jean-Paul Ortiz, ne doit pas être menée par des experts technocrates éloignés de la réalité du terrain, mais doit être conduite avec et par ceux qui font le système de santé, notamment les médecins libéraux. Dans le cas contraire, elle serait vouée à l’échec. »

Président de la Fédération des médecins de France, Jean-Paul Hamon estime lui qu’« on amuse la galerie » et regrette la faiblesse des moyens annoncés : « 100 millions d’euros par an, quand on va encore dépenser 400 millions d’euros pour améliorer l’informatique hospitalière afin de faciliter la communication entre la ville et l’hôpital, c’est insupportable ». Il s’inquiète aussi du futur mode de rémunération des médecins libéraux, tout comme Philippe Vermesch, président du Syndicat des médecins libéraux.