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Le quotidien du médecin - Tiers payant : les médecins « obstacles à la généralisation », pestent les Mutuelles de France

Avril 2018, par Info santé sécu social

Une pierre jetée dans le jardin de la profession ! Alors que le gouvernement doit expliciter ses intentions sur les prochaines étapes du tiers payant généralisable, la Fédération des Mutuelles de France (FMF) qui regroupe 80 groupements mutualistes, prétend que « tous les défis techniques ont été relevés par les mutuelles pour la part complémentaire ». Et juge surtout que « les obstacles à la généralisation du tiers payant se trouvent, en premier lieu, du côté de certains médecins ». « Ceux-ci redoutent notamment une visibilité accrue des dépassements d’honoraires », accuse-t-elle.

Pas sûr que cette intervention de la Fédération des Mutuelles de France soit de nature à calmer le jeu avec les médecins libéraux, toujours très méfiants vis-à-vis des solutions techniques proposées par les complémentaires santé. « Hors de question d’utiliser la plateforme proposée par l’association inter-AMC [réunissant les complémentaires santé, NDLR] qui nécessite la signature d’un contrat complexe de douze pages. Cela constitue, entre les lignes, la mise en place d’un véritable réseau, comme cela est clairement écrit par certaines complémentaires », affirme au « Quotidien » le Dr Jean-Paul Ortiz, président de la CSMF.

Un flux unique, prérequis indispensable

Lors de la dernière réunion du comité de pilotage du tiers payant en présence des principaux acteurs (professionnels, Sécu, complémentaires…), les syndicats de médecins libéraux ont unanimement mis en garde le gouvernement contre tout retour du tiers payant généralisé obligatoire, et ce d’autant plus que les prérequis techniques ne sont toujours pas garantis. Ils réclament au minimum un flux unique « entre l’AMO et l’AMC pour faciliter la gestion du payant au cabinet », et excluent toute généralisation à marche forcée.

La Fédération des mutuelles de France enfonce le clou, affirmant que tout est prêt sur le plan opérationnel pour la dispense d’avance de frais. « Les dispositifs retenus répondent notamment aux demandes de simplicité afin de préserver le temps médical », dit-elle.