L’hôpital

Lequotidiendumedecin.fr : Agnès Buzyn ouvre la porte au numéro unique d’urgence, le SML la referme

Mai 2018, par infosecusanté

Agnès Buzyn ouvre la porte au numéro unique d’urgence, le SML la referme

Martin Dumas Primbault

| 15.05.2018

La ministre de la Santé relance le débat sur le numéro unique. Dans une interview accordée ce matin à RMC, Agnès Buzyn a de nouveau évoqué les enquêtes commandées à l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) et à l’Inspection générale de l’administration (IGA) sur la possible mise en place d’un numéro unique d’urgences. « Des décisions seront prises dans le courant de l’été », a indiqué la ministre.

Le rapport, qui doit dresser un état des lieux des expériences dans les autres pays, notamment européens, permettra de « voir les inconvénients et les bénéfices » du numéro unique. Agnès Buzyn en a rappelé le principal inconvénient selon elle, déjà évoqué hier à l’issue de sa réunion avec les médecins urgentistes : « La multiplication des intermédiaires fait perdre des informations aux opérateurs et retarde le moment où la personne trouvera le bon interlocuteur. »

En cas de mise en place d’un numéro unique, deux options s’offrent au gouvernement. La première consisterait à « regrouper sous un même numéro tout ce qui concerne la santé ». La seconde aurait pour but de regrouper les appels d’urgences destinés au SAMU, aux pompiers et à la police sous un seul numéro, à la façon du 911 américain. Dans ce cas, alerte la ministre, il faudrait mettre en place « un autre numéro pour la régulation médicale banale ».

Les libéraux souhaitent élargir le 116 117

Opposé à ces deux solutions, le Syndicat des médecins libéraux (SML) propose la généralisation du 116 117, déjà effectif dans certaines régions pour les soins relevant de la médecine générale aux horaires de permanence des soins ambulatoires (PDSA). Dans un communiqué publié ce mardi, le SML alerte sur la possible mise en place d’un système à l’américaine dans notre pays où le dispositif d’intervention est fondamentalement différent. « En France, ce sont des médecins qui régulent les appels avant d’envoyer des effecteurs médicaux », rappelle le syndicat, alors qu’aux États-Unis, « ce sont des paramédicaux qui interviennent sur toutes les urgences et acheminent le patient à l’hôpital ». Le SML insiste également sur le fait que dans les départements où le 116 117 est déjà fonctionnel, « seuls 2 à 3 % des appels sont retransférés aux urgentistes, ce qui démontre que les patients s’approprient aisément le dispositif ». Ainsi, le communiqué appelle à l’extension du 116 117 en dehors des heures de PDSA et propose « des médecins volontaires pour organiser une régulation libérale des soins non programmés en journée ». Pour ce faire, le SML suggère « une campagne de communication et de pédagogie de grande ampleur » et requiert un accompagnement conventionnel jugé comme « incontournable ».