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Lequotidiendumedecin.fr : Conventionnement sélectif : l’UFC-Que choisir appelle les députés à ne pas céder aux « lobbies médicaux »

Octobre 2016, par infosecusanté

Conventionnement sélectif : l’UFC-Que choisir appelle les députés à ne pas céder aux « lobbies médicaux »

26.10.2016

L’UFC-Que choisir a demandé mardi aux députés de « ne pas céder aux pressions des lobbies » et d’adopter le conventionnement sélectif des médecins libéraux souhaitant s’installer dans une zone surdotée, estimant cette mesure « indispensable » pour lutter contre les déserts médicaux.

La mesure introduite par amendement en commission au projet de budget de la Sécurité sociale pour 2017 est fermement condamnée par la ministre de la Santé, qui prône toujours les mesures incitatives à l’installation.

Mais ce sont bien les députés qui voteront ou non cette disposition en séance plénière d’ici à vendredi.

Elle prévoit qu’un médecin s’installant dans une zone sur-dotée ne pourra être conventionné que s’il remplace un médecin conventionné.

Mettre fin au dogme de la liberté totale d’installation

« Les zones d’accès restreint amèneront les médecins à réinvestir des territoires où les besoins de santé sont immenses », en ville comme à la campagne, fait valoir l’UFC-Que choisir. L’association avait dénoncé en juin une « aggravation de la fracture sanitaire » et réclamé la fin de la liberté totale d’installation. « Toute nouvelle installation dans un territoire où l’offre est surabondante ne doit pouvoir se faire qu’en secteur I, ce qui permettra une meilleure répartition géographique des médecins », plaidait alors l’UFC-Que choisir.

Il s’agit « de mettre fin au dogme de la liberté totale d’installation des médecins, qui doit s’arrêter là où commence le droit des usagers à se soigner », plaide l’association, fustigeant l’inefficacité des incitations financières dont « se contentent » les pouvoirs publics « depuis 2005 ».

« C’est à cette condition seulement que l’on pourra mettre un terme à la désertification », assure-t-elle.

Depuis une semaine, les syndicats de médecins libéraux dénoncent une volonté « de contraindre la liberté d’installation » des praticiens et une « inégalité de traitement ». L’Ordre des médecins regrette « une fausse solution ».

Des députés de gauche dont la rapporteure du PLFSS pour l’Assurance-maladie, le Dr Michèle Delaunay, députée PS de Gironde, ont reçu les syndicats de jeunes médecins pour tenter de les rassurer, certains ayant déjà annoncé qu’ils déposeraient un préavis de grève si la mesure était adoptée.

Ch. G. avec AFP