Les professionnels de santé

Le Quotidien du médecin - Ségur de la santé : faute de revalos, deux syndicats de médecins coordonnateurs appellent à stopper la vaccination des soignants

Décembre 2021, par Info santé sécu social

Mauvaise ambiance chez les représentants des médecins coordonnateurs des établissements pour personnes âgées dépendantes (Ehpad). En fin de semaine dernière, deux syndicats, le Syndicat des médecins coordonnateurs, Ehpad et autres structures, généralistes ou gériatres (SMCG, affilié à la CSMF) et le Syndicat national des généralistes et gériatres intervenant en Ehpad (SNGIE, proche de MG France) ont indiqué qu’ils ne vaccineraient plus les soignants de leurs établissements, tant qu’ils n’auraient pas le droit aux mêmes revalorisations que les autres personnels dans le cadre du Ségur de la Santé.

Une augmentation de 183 euros nets par mois a en effet été accordée à 1,5 million de professionnels des établissements de santé et des EHPAD par le ministère de la Santé, à la suite de la première vague de Covid… sauf aux médecins coordonnateurs, pour la plupart médecins généralistes installés en libéral. Une « injustice » pour les deux syndicats, qui exigent cette revalorisation. « Les médecins coordonnateurs sont les oubliés du Ségur », confiait il y a quelques jours le Dr Pascal Meyvaert, président du SMCG, au « Quotidien ».

La demande est soutenue par l’association des directeurs de services à domicile et d’établissements pour personnes âgées (AD-PA), qui demande depuis plusieurs mois ces revalorisations salariales pour l’ensemble des professionnels « de tout statut ». Alors qu’une 5e vague se profile, les directeurs appellent toutefois l’État à prendre en compte les attentes des médecins afin d’éviter « toute difficulté supplémentaire dans la mise en œuvre des dispositions de lutte contre le Covid ».

Vie des résidents en otage

En revanche, au sein de la profession, cette annonce ne fait pas l’unanimité. L’association des médecins coordonnateurs du secteur médico-social (Mcoor) a annoncé se « désolidariser totalement » de ce mouvement. « Ne nous trompons pas de combat  ! La crise sanitaire est encore devant nous. L’augmentation quotidienne du nombre de cas Covid positifs et d’hospitalisations nécessite une forte mobilisation de tous les acteurs de santé pour rappeler l’importance et l’urgence de réaliser une dose de rappel pour renforcer notre immunité », indique la structure présidée par le Dr Gaël Durel.

Mcoor souligne que le travail du médecin coordonnateur « doit être reconnu notamment par un salaire correspondant à sa fonction » mais cela ne peut se faire « en prenant en otage la vie des résidents ». « Près de 20 % de nos résidents restent vulnérables du fait de déficit immunitaire et toute entrée des virus au sein d’un établissement fait courir un risque inacceptable », rappelle la structure. Selon les chiffres du ministère de la Santé, au 30 novembre, 91,6 % des soignants en Ehpad et unité de soins de longue durée (ULSD) avaient un schéma complet et 9,5 % avaient effectué leur rappel.