Maternités et Hopitaux publics

Le Parisien - L’Etat fait les poches de l’hôpital

Octobre 2016, par Info santé sécu social

La Fédération hospitalière de France est en train de découvrir — non sans amertume — les ficelles du ministère de la Santé pour endiguer le trou de la Sécu.

Retour de bâton. Au lendemain du « cadeau » fait aux hôpitaux par Marisol Touraine pour remédier à la pénurie de médecins, les hôpitaux, qui n’auront que 200 M€ de plus l’an prochain mais devront dépenser 1,7 Md€ de plus, déchantent.

Un cadeau payé par l’hôpital

Selon la Fédération hospitalière de France (FHF, qui représente 1 000 établissements publics), les primes d’installation, de fidélité..., annoncées mardi par Marisol Touraine et dont le coût reste inconnu, seront financées... sur le budget des hôpitaux, « en recyclant les économies faites sur le moindre recours à l’intérim », détaille la FHF après avoir questionné le ministère. Mesure étonnante car selon Frédéric Valletoux, président de la FHF, « les tarifs de l’intérim ne sont toujours pas encadrés. C’était pourtant prévu dans la loi Santé, votée en janvier ».

La formation ponctionnée

Il y a aussi cette découverte de la FHF parmi les économies recherchées pour combler le trou de la Sécurité sociale en 2017 : « Le gouvernement veut ponctionner 300 M€ d’ici à 2017 sur le fonds de la formation des personnels hospitaliers qui dispose d’une trésorerie de roulement de... 364 M€ », rapporte David Gruson, délégué général de la FHF. « Curieux message envoyé aux hôpitaux au moment où ils mettent en place les groupements hospitaliers de territoire », ironise Frédéric Valletoux.

Dans ce contexte, la FHF a présenté hier son premier baromètre des ressources humaines. Réalisé par la société Obea, qui a reçu les témoignages des directeurs généraux, DRH ou directeurs des affaires médicales de 245 établissements, il décrit des personnels inquiets du présent et de l’avenir. Ainsi, près d’un témoin sur deux évoque la précarité grandissante du personnel et une hausse du sentiment d’insécurité dans le travail. Enfin, pour 36 % des sondés, les conditions de travail se sont dégradées, y compris pour les médecins.

Rigidités

Responsable du pôle ressources humaines à la FHF, Marie Houssel regrette certaines vieilles habitudes. « Nous sommes la seule fonction publique où subsiste la pratique de notation du personnel qui ne valorise que l’ancienneté et la seule où on ne peut pas titulariser quelqu’un sur un temps partiel, un kiné, une sage-femme... »