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Le Quotidien du médecin - La réforme des APL a appauvri 70 % des étudiants hospitaliers

Décembre 2021, par Info santé sécu social

PAR LÉA GALANOPOULO - PUBLIÉ LE 15/12/2021

Près d’un an après l’entrée en vigueur de la réforme des APL, qui a revu le mode calcul de ces aides personnalisées aux logements, « force est de constater que les étudiants en ont été les grands perdants », constatent, amères, les associations nationales des étudiants en médecine (Anemf) et étudiants sages-femmes (Anesf).

Les représentants des jeunes ne cachent pas leur « désillusion », alors que le gouvernement promettait de « faire profiter d’une augmentation des APL à un plus grand nombre de bénéficiaires ».

Car dans les faits, la réforme a précarisé un grand nombre d’étudiants hospitaliers – le statut des externes en médecine notamment. Alors que ce statut faisait initialement bénéficier ces étudiants d’une revalorisation d’une centaine d’euros des APL, « suite à la réforme, ceux-ci ont perdu cette revalorisation, pourtant essentielle pour un bon nombre d’entre eux », résument les deux associations.

Dès juin 2022, cette augmentation sera définitivement supprimée et « tous les étudiants hospitaliers vont connaître une baisse des APL ». Un immense paradoxe alors que les externes, qui passent la moitié de leur temps à l’hôpital, perçoivent un maigre salaire moyen de 260 à 390 euros brut mensuel. Et entre les gardes de nuit et les cours, difficile pour les carabins de prendre un emploi supplémentaire.

Externes lésés

Les étudiants boursiers sont particulièrement à la peine. En basculant sur le statut d’étudiants hospitaliers, ils sont rattachés au statut d’étudiant salarié, « alors même que leur rémunération est bien inférieure à celle des étudiantes et étudiants salariés de l’Enseignement supérieur », signalent l’Anemf et l’Anesf.

Alertées, les fédérations étudiantes ont mené une enquête auprès des étudiants hospitaliers. Ainsi, 38 % des nouveaux externes depuis la rentrée 2021 ont subi une diminution jugée « injustifiée » de leurs aides au logement ; et 44 % d’entre eux « ne bénéficient pas de l’augmentation d’APL initialement prévue » à leur changement de statut.

Chez les étudiants qui profitaient déjà de ce statut hospitalier à la rentrée, 22 % ont déjà subi une baisse de leurs aides, lors de la déclaration de leur changement de situation, et 46 % devraient la subir en juin, comme prévu par la réforme. « Au total, ce sont 69 % des étudiantes et étudiants hospitaliers qui sont impactés négativement par cette réforme », s’alarment les associations.